Projet Étincelles


Naissance du Projet : idées reçues et urgences

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À l'encontre de quelques idées reçues

  • L'égalité des chances = la même école pour tous.

    • Offrir les mêmes chances à tout le monde, cela ne veut pas forcément dire la même école pour tous.
    • Une école unique suppose que tous les enfants ont engrangé les mêmes acquis, qu'ils ont la même motivation, le même bagage génétique et culturel au début de leur scolarité. Or ce concept (présupposé être une affirmation) est faux et chaque individu qui se déclare responsable et honnête en a l'intime conviction. Le mode de société dans lequel nous vivons ne favorise pas la vraie communication. Nous éprouvons toujours beaucoup de difficulté à dire les choses telles qu'elles sont dans la réalité, nous préférons échanger sur un monde édulcoré, celui dont nous rêvons car il nous rassure et évite les prises de conscience qui permettraient pourtant de changer certaines orientations éducatives et pédagogiques qui ne font pas toujours leurs preuves.
    • Ainsi dès le départ, nous instaurons des inadaptations et des inégalités car en essayant d'égaliser, d'uniformiser en proposant un programme tout venant, un kit accessible à tous, nous fabriquons de la frustration à tous les niveaux. Aurions-nous idée d'habiller en 38 un individu de 120 kg ? de donner une aspirine à une personne souffrant d'un cancer ? de parler Chinois à quelqu'un qui ne comprend que le français ?
    • Tous les parents n'ont pas la même attente par rapport à l'école ni les mêmes exigences. Il apparaît indispensable de tenir compte du projet parental en matière d'éducation. Nous n'avons pas tous les mêmes priorités en ce qui concerne nos enfants. Les parents doivent avoir le choix de l'école, du lieu de vie dans lequel leur enfant va passer le plus clair de son temps. Temps qui va indéniablement laisser une empreinte dans le parcours de vie de l'adulte en devenir. C'est pourquoi, il ne peut y avoir qu'une forme d'école, mais différentes écoles dont certaines restent à inventer.
  • Tout est une question de méthode (la bonne si possible).

    • S'il y avait une bonne méthode, on peut imaginer que ce débat autour des méthodes aurait déserté la place publique. Or, il n'en est rien puisqu'on continue à alimenter le sujet à la recherche du « médicament » miracle. Il n’y a pas une bonne méthode, il y a des pistes à privilégier, à découvrir même. (Notre connaissance du fonctionnement du cerveau reste très incomplète.) Conserver une grande capacité d’ouverture reste une des exigences premières dans le domaine de la pédagogie.
    • « Il s'agit de laisser l'initiative aux enseignants dans le choix des méthodes et aux parents dans le choix de l'école. Les résultats décideront de ce qui est efficace ou ne l'est pas et le débat sur les méthodes s'appuiera non pas sur des théories mais sur des expériences. »
  • En France, conformément à une sorte de mythologie officielle sans lien avec la réalité, les écoles publiques sont réputées assurer en tout point du territoire un service public de même qualité.
    Inutile donc de les évaluer et de communiquer aux parents les résultats de cette évaluation.
    Or, toute personne sensée est en capacité d'admettre que selon les équipes, les personnes, les priorités éducatives et la motivation, les écoles ne se ressemblent pas qu'il s'agisse des résultats, de la qualité relationnelle ou de l'ambiance qui est instaurée.

L'urgence : création d'écoles indépendantes.

  • L'École : un monopole d'État
    Imaginons un monde dans lequel le choix de nos médecins, bouchers, garagistes, banquiers, religions, vacances … serait imposé en fonction de notre lieu d'habitation.
    Cela s'appellerait la sectorisation.
    Vous êtes plutôt médecines douces mais votre médecin de secteur est un allopathe invétéré … Vous n'aurez d'autre choix que d'absorber les boîtes de médicaments prescrites.
    Vous préférez des aliments issus de l'agriculture biologique mais vous dépendez d'un magasin qui a opté pour la fabrication industrielle au moindre coût... Vous serez contraints à une nourriture plus transformée.
    Vous savez pertinemment que votre banquier pratique des taux beaucoup plus élevés que dans d'autres quartiers car plus de vraie concurrence.... Il vous faudra allonger la durée de votre remboursement.
    Votre garagiste de secteur ne maîtrise pas le fonctionnement de votre voiture GPL... Vous bricolez vous-mêmes au péril de votre sécurité ou vous changez carrément de voiture.
    Vous êtes musulman mais vous dépendez d'une église catholique... Contre votre volonté, vous vous convertissez à cette religion.
    Dans les cas extrêmes, nous pourrions demander une dérogation qui serait accordée en fonction de critères déterminés mais facilement contournables.
    Tous, à l'unanimité, nous nous offusquerions et parlerions de dictature et d'une atteinte aux libertés.
    Cette réalité n'a-t-elle pas de quoi surprendre dans un pays qui se veut une démocratie, et dont le nom est censé rimer avec « Liberté » dans le monde entier ?
    Et pourtant personne n'est indigné par ce même fonctionnement monopolistique pour l'école de nos enfants. Aucun vent de révolte.
    Mais encore faut-il avoir conscience que s'il est facile et considéré comme légitime de changer de boucher si la viande ne nous convient pas, cela l'est beaucoup moins lorsqu'il s'agit de changer d'école parce qu'un enfant est harcelé ou simplement parce que la politique éducative ne correspond pas à nos convictions.
    On peut constater que les enjeux ne sont cependant pas comparables !!!!!

  • L'Éducation Nationale engendre et produit elle-même l'inégalité des chances

    en niant délibérément les différences et en imposant finalement un seul chemin pour tous.

    En vitrine et pour le non initié, on nous vante les mérites de la différenciation pédagogique. On nous persuade d'une prise en compte des spécificités. Pour finir, on nous convainc que tous ces dispositifs, multiples et variés vont dans le sens du bien être de l'enfant, expression qui a perdu de son essence.

    L'Institution se targue de pouvoir accueillir en son sein toutes les différences et de les transformer en une vraie richesse pour tous. Noble cause à laquelle nous adhérons tous mais qui relève plus de l'idéologie, du « politiquement correct » ou de la bonne conscience.

    Sur le terrain, il en va tout autrement. Non seulement ces différences ne sont pas gérées mais cet égalitarisme induit beaucoup de souffrance chez de nombreux enfants et enseignants. A certains moments, les élèves présentant des problématiques identiques ont besoin de se retrouver entre eux. C'est le principe même de la cellule psychologique.

    Ce déni induit donc des pratiques ou des tentatives de sauvetages hors éducation nationale avec des créations d'écoles alternatives. Ces écoles sont accessibles aux parents qui ont la connaissance du système, ce en quoi on peut en effet parler d'élite.

  • Les parents doivent pouvoir choisir l'école de leurs enfants : un contrat entre la famille, l'école et l'enfant, gage de réussite.
    La recherche universitaire démontre que l'implication des parents dans la scolarisation de leurs enfants est déterminante pour leur succès. Et la première des implications, c'est évidemment de choisir l'école.
    La raison en est simple : quand on est contraint de poser un choix, on est naturellement conduit à s'intéresser aux besoins pédagogiques propres de ses enfants, à réfléchir à ce qu'il leur faut et ce qu'il importe vraiment de leur transmettre. C'est précisément pour cette raison que le choix est intrinsèquement vertueux en matière scolaire. C'est un mécanisme de mobilisation et de responsabilisation des parents.

  • Ce contrat tripartite pose que la place de l'élève dans l'école n'est ni acquise ni définitive, ce n'est pas un droit, qu'elle se mérite et qu'elle peut être remise en cause au cours de l'année (en cas de manquement grave à la discipline) ou en fin d'année scolaire (en cas de résultats insuffisants).

    Cette simple possibilité de quitter une école recherchée pour ses résultats ou son cadre éducatif pousse les familles et les enfants à donner le meilleur d'eux-mêmes. Quand sa place dans une école dépend du travail que l'enfant fournit, celui-ci a évidemment tendance (dans la mesure où sa famille est impliquée aussi dans son éducation) à mieux travailler, à être motivé et à réussir.

    L'apprentissage est bien plus qu'une activité individuelle, une activité sociale et quand l'émulation et le sens du travail règne dans une classe, une brebis égarée n'a comme choix que de s'adapter aux autres ou de partir.

    — Agora vox Perceval, 25 aout 2016

  • L'État doit prendre en charge le financement des alternatives à l'offre publique (chèque éducation)
    Ainsi verra-t-on s'éloigner la perspective d'une marchandisation du secteur éducatif. Mais si l'État refuse de financer le libre choix de l'école, alors fleuriront mille officines lucratives sur les décombres de l'Éducation nationale qui ne feront qu'accroître les inégalités de chances dans notre pays.

  • Mais il y a urgence, on ne peut attendre que le système éducatif se réforme.
    Son passage dans la fonction publique a convaincu Anne Coffinier que le « Mammouth » n'était pas réformable de l'intérieur du fait de son gigantisme, de sa centralisation et du poids des syndicats qui y sévissent. L'inertie énorme qui s'en dégage est aux antipodes de la rapidité avec laquelle le monde avance. Et c'est donc de l'extérieur qu'il faut engager cette réforme, en favorisant la création d'écoles vraiment libres.
    Pour relever l'école publique aujourd'hui, il faudrait oser revenir à ce que préconisait Condorcet, dans ses Mémoires pour l'instruction publiés en 1791, à savoir encourager le développement d'alternatives privées fortes pour stimuler l'école publique.

  • Un combat individuel mais aussi un combat collectif.
    Pour changer le monde, il faut d'abord une prise de conscience, puis un travail individuel mais c'est également un combat politique qui doit contribuer à réformer les institutions dans la cité.
    Plus nous serons nombreux à montrer qu'il existe d'autres chemins possibles, plus nous avons de chance d'être visibles, crédibles, écoutés et peut-être suivis !

Toutes ces initiatives locales expérimentent les solutions éducatives dont s'inspireront les réformes indispensables de demain.