Entrée dans l'Éducation Nationale à 2 ans ½ en 1964, j'en sortirai à 63 ½ en 2025.
J'ai toujours exercé dans le département du Rhône : petites et grandes écoles, maternelle et élémentaire mais la majeure partie du temps passée en cycle 3. Directrice pendant 25 ans.
J'aime dire que je suis institutrice. Ce métier de passion, je n'ai pas eu à le choisir, il s'est imposé à moi dès l'enfance. J'ai grandi et avancé avec la forte conviction qu'il pouvait y avoir d'autres manières de vivre l'école. En tant qu'élève, j'ai intégré très tôt le fait que j'apprenais mal et que cette manière d'aborder le savoir ne correspondait pas à mon fonctionnement. Je subissais plus que je n'adhérais. Constat assez paradoxal puisque j'étais plutôt bonne élève. Je dirais de moi que j'étais « scolaire » et obéissante, ce qui de mon point de vue n'est pas la meilleure appréciation mais elle a eu le mérite de me faire avancer sans encombre au sein du système.
Dans ma pratique professionnelle, j'ai sans cesse recherché de nouvelles approches pour répondre à une hétérogénéité toujours croissante au fil des années. Je me suis très tôt intéressée aux profils atypiques qui ne rentraient pas dans le moule et qui du fait de notre conception de l'école, ne pourraient jamais intégrer ce modèle.
Aussi, du fait de ma longue expérience dans un système dont j'ai pu observer les évolutions au fil du temps, je crois avoir une certaine légitimité dans les différents domaines qui touchent à l'école.