Projet Étincelles


Quelle École ou Quelles Écoles ?

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Critères de Réussite pour la Création et la Pérennité de l'École

  • Situation à la campagne (cadre naturel et espace) : vie calme, sereine, propice à la dépense physique, en lien étroit avec la nature.
  • Une petite structure (60 enfants maximum) : je constate de plus en plus une certaine incapacité d'énormes structures à s'adapter à la réalité des personnes.
  • Groupes multi âges pour des interactions facilitées et une vraie dynamique de vie. (2 groupes de référence : MS/GS/CP/CE1 et CE2/CM1/CM2)
  • Même personne référente durant les 3 années passées dans un même groupe : très bonne connaissance des enfants, temps pour créer du lien et aucune pression pour la continuité des apprentissages.
  • La durée (toute action éducative s'inscrit dans la durée : 8 ans, de 3 à 11 ans). En 8 ans, on peut constituer un socle solide à son rythme, dans la joie et de manière naturelle. Se donner le temps de la scolarité car la pression est contre-productive. Le temps permet l'exigence et la bienveillance. Au début, les inscriptions des plus jeunes seront donc prioritaires.
  • Une équipe regroupée autour de convictions communes, soudée, créative qui prend des risques et se remet en question, ouverte, confiante, optimiste et convaincue que l'enfance est le terreau de la construction de futurs adultes équilibrés et responsables. Choix de l'équipe par le directeur.
  • Chaque enseignant doit connaître et maîtriser les objectifs de la fin de la chaîne (CM2/6ème) et ne pas se scléroser dans une vision de classe d'âge. Faire de la grammaire avec des petits, c'est possible, souhaitable et rentable à long terme.
  • Contrat école/famille, contrat de confiance qui lie l'école, l'élève et sa famille. Adhésion des trois parties au projet, à une vision et des valeurs communes.
  • Sobriété : les solutions les plus simples sont souvent les solutions de bon sens.
  • École qui doit pouvoir accueillir tous les élèves, quelles que soient leurs origines sociales ou culturelles.

    La seule condition à respecter est l'adhésion par la famille et l'enfant au projet éducatif de l'école.

Quelle École ou Quelles Écoles Veut-on ?

De manière générale, on sacralise les moyens. Il faut plutôt sacraliser les objectifs.
Ce sont les objectifs qui induisent des moyens. Pas l'inverse.
Ces 4 questions apparaissent indispensables avant tout projet de création d'école. Les réponses apportées déterminent les trajectoires futures et la mise en œuvre des procédures.

  • Dans quelle société veut-on vivre ?
    Une société moins inégalitaire qui prône la tolérance et défend les libertés.
    Une société qui prend soin de l'humain, de la planète, de la vie en général.
    Une société où chacun trouve sa place, s'épanouit dans son domaine et contribue ainsi à la vie de la cité.
    Une société à inventer en permanence ...
  • Quels adultes veut-on former ?
    En termes humanistes : « Des citoyens autonomes, responsables, entreprenants et heureux. »
  • Quelles compétences développer chez les jeunes pour les préparer au XXIᵉme siècle ?
    Selon une étude OCDE:
    • être plus créatif
    • former l'esprit critique (apprendre à réfléchir)
    • résoudre efficacement les problèmes
    • mieux prendre les décisions

    Mais on peut rajouter :

    • la curiosité et l'ouverture d'esprit
    • la gestion des émotions et du stress, le bien-être et la confiance en soi
    • la concentration et l'attention
    • l'autonomie
    • la persévérance
    • l'esprit d'initiative
    • l'indépendance et la résilience
  • Quelle école ?
    • L'école doit donner aux futurs adultes l'envie de vivre, d'apprendre et d'oser répondre à ce qu'ils portent en eux de plus haut et de plus singulier. Cela passe par le choix des textes littéraires qui soient spirituellement et intellectuellement riches, la manière d'enseigner l'histoire et la philosophie, mais aussi par tout un ensemble de petites choses qui créent une atmosphère donnant aux jeunes un élan dans la vie, l'envie de croire en soi et d'oser poser des actes libres. Une école est d'abord une maison habitée par un éducateur, qui sait allumer un feu dans le cœur et l'esprit de ses élèves. L'école mérite son nom si elle transmet notre culture commune d'une manière qui donne à ses élèves le goût de leur liberté et l'envie d'en faire quelque chose.

    • Après le primaire placé sous le signe de l'émerveillement, le secondaire se consacrera à la formation du jugement critique par une analyse du monde actuel, dans une perspective constructive et conquérante éclairée par notre culture bimillénaire. De fait, et c'est malheureusement trop rare, le collège et le lycée doivent préparer les enfants à prendre des initiatives et des responsabilités fortes dans le monde tel qu'il est, et non tel que nous aimerions qu'il soit. Cela passe par une formation intégrale de leur personne, et en particulier de leur volonté, pour qu'ils deviennent « entrepreneurs de leur vie ». Nous ne pouvons pas faire vivre nos collégiens et nos lycéens « sous cloche ». Il faut les aguerrir aux réalités du monde moderne dès la fin du primaire, pour qu'ils ne soient pas les victimes des réseaux sociaux, de la pornographie, des fake news et des jeux vidéo, mais qu'ils acquièrent une capacité de jugement critique et une maîtrise des nouvelles technologies de l'information devenues, qu'on le veuille ou non, incontournables.

      — Anne Coffinier, 2019